La feuille d’or se fabrique depuis des milliers d’années. Le procédé est long et implique de nombreuses étapes. Autrefois seuls quelques artisans spécialisés battaient l’or à la main, mais actuellement la fabrication a été facilitée par des machines à haute précision, permettant de garantir une épaisseur aussi régulière que possible.
D’abord l’or est mélangé à des quantités précises d’argent, de cuivre ou de palladium, selon la coloration requise. L’ajout de cuivre à l’or donne ce que appelle de « l’or rouge », l’ajout d’argent donne de « l’or blanc » et celui d’une petite quantité depalladium rend la feuille d’or plus résistante.
Cuivre
Argent
Palladium
Les quantités doivent être aussi précises que possible pour assurer que la couleur soit homogène d’une série de production à une autre, ce qui implique une mesure allant jusqu’au troisième chiffre après la virgule.
Or pesé
Ces « recettes » sont une marque de qualité. Une fois les ingrédients préparés ils sont mélangés et fondus à 1200 degrés. On les coule dans des petits rectangles mesurant 20x4x1cm. Le procédé est le même pour la plupart des alliages, excepté l’or blanc quiest fondu au four à induction.
Mélange de métaux avant la fonte
Coulage dans un moule rectangulaire
Ces rectangles sont ensuite étirés par des compressions entre des rouleaux de plus en plus rapprochés jusqu’à ce qu’il devienne une bande de 70 mètres de long, dont on mesure l’uniformité de l’épaisseur (environ 70 µ à ce stade). Cette bande est ensuite enroulée et chauffée pour lui rendre la souplesse perdue par son refroidissement, puis étirée à nouveau pour atteindre 150m de long et 7 µ d’épaisseur.
Ruban d'or fin
Puis on la découpe en carrés de 4x4 cm qui sont placés entre des feuilles d’un parchemin ultra fin et rassemblés par paquets de 2000 pour un premier passage sous le battoir. L’or s’étendant au cours de ce processus, il doit être détaillé en carrés pluspetits, puis il est à nouveau soumis à un battage pour atteindre son épaisseur finale.
Mise entre feuilles pour battage
Les machines à battre sont calibrées pour utiliser des schémas de battage différents pour assurer une homogénéité optimale de l’épaisseur des feuilles d’or qui se situe autour de 1/7000mm. La taille des feuilles d’or peut être ajustée selon les besoins des clients. La préparation et mise en carnets finale est le seul stade qui s’effectue encore à la main. Des employés bénéficiant d’une formation spéciale découpent les feuilles d’or et les placent une à une entre les pages d’un carnet. Les chutes sont récupérées pour une réutilisation ultérieure.
Découpage et mise en carnets des feuilles d'or